La comtesse du Luart a quitté ses filleuls il y a maintenant un quart de siècle.
Pourtant, son souvenir demeure au Royal étranger comme subsiste, dans les grandes familles, celui du parent dont la légende perdure, de génération en génération. Le lointain aïeul atypique, original, mystérieux qu’on évoque, même si on ne l’a jamais vu, dont on entretient l’histoire en conservant chaque détail, attachés que nous sommes à ce qui touche à l’intime de notre famille.
L’attachement du régiment à sa marraine aujourd’hui relève de l’héritage en partage, toujours vivant grâce aux anecdotes de ceux qui l’ont connue et qu’incarnent encore, encadrées fi nement d’une marie-louise, quelques clichés aux couleurs pâlies. Ceux qui assurent le passage de relais, la poursuite de la transmission du souvenir de "la grande dame de Marmora" le font en hommage fidèle à la femme qui accepta d’être leur Marraine, au sens littéral du terme. Ce faisant, cela signifi ait pour elle se donner... encore un peu plus. Prendre la décision de devenir marraine était un engagement véritable, acceptant la responsabilité d’être présente auprès de tous ceux qui auraient besoin d’elle.
En 2011, honorer la mémoire de la comtesse du Luart, c’est affi rmer, outre la reconnaissance de sa générosité et son courage, qu’elle partageait avec "ses" filleuls la même communauté d’esprit, de valeurs. Des valeurs aux termes foncièrement légionnaires, cousus sur les drapeaux et l’étendard du REC.
L’honneur :
Femme d’une lignée de noblesse de sang, princesse circassienne, elle s’est montrée à la hauteur de son rang, comme le légionnaire sait se montrer à la hauteur de son choix d’homme libre, en servant une patrie qui n’est pas la sienne. À l’instar du volontaire étranger, Leïla Hagondokoff a dépassé en actes les exigences du strict devoir, s’investissant comme il est rare auprès des blessés de guerre, de ceux dont la condition étaient la plus misérable. Sa détermination, assortie d’un courage physique exempt de crainte, lui ont insuffl é l’énergie pour monter, diriger et garantir l’effi cacité de son antenne chirurgicale, engagée au plus près des combats de la Seconde guerre mondiale.
La fidélité :
Femme noble de coeur, la comtesse du Luart n’a jamais manqué à la constance de son affection, de ses sentiments et de la parole donnée au régiment dont elle avait accepté de partager la vie intime. Sa promesse de fi délité s’est manifestée avec un caractère inconditionnel, une espérance profonde dans l’intérêt porté aux légionnaires. Fidélité à l‘épreuve du temps, des circonstances, qui s’est consolidée durant quarante deux annnées de destin commun et vit encore, dans un souvenir immatériel.
Une femme exemplaire, parce que c’était elle, parce que c’étaient eux...
Bonne lecture à tous,