Dans l'imaginaire collectif, le légionnaire est un homme empêché, contraint, soumis à une discipline stricte, bloqué de toutes parts, voire enfermé dans un carcan rigide. Et pourtant le légionnaire est un homme libre !
Libre, il l'est par son choix. Il n'y a pas de plus grande liberté que celle de décider soimêmede son devenir, de choisir de se défaire de ses liens, de tourner la page. Librement, de mettre en oeuvre ce qui est définitivement la solution pour soi, sans contrainte. Combien sont soumis à leurs hésitations, aux pressions du monde du travail, souvent discriminantes, au milieu familial, parfois incompréhensif ? L'homme qui s'engage est donc paradoxalement plus libre d'entrer que de rester dehors, au bord de la route. Premier pas vers l'indépendance personnelle, dans une Institution qui croit d'abord à ses qualités d'homme parce que c'est ce sur quoi elle fonde ses capacités de réussite collective.
Libre, il l'est parce qu'il devient seul responsable de lui. Responsable de son avenir, dela façon de le construire ou le reconstruire, différemment. C'est bien lui désormais qui donne les éléments permettant de l'apprécier tel qu'il est, dans son service, à sa juste valeur, de déceler le potentiel qu'il recèle. Responsable de prouver la détermination de son engagement et de revendiquer le rôle qu'il souhaite jouer au sein de l'Institution,de prouver en un mot qu'il ne galvaude pas la confiance qu'on place en lui. En toute liberté, le légionnaire rengage, demande à être réorienter, reformule ses choix : il peut tracer lui-même son parcours. Contractuel, on ne peut lui retirer cette liberté de servir ou de partir vers un autre destin. Responsable, enfin, à la place qu'il occupe dans son unité, et souvent de ceux avec qui il accomplit sa mission, sa liberté est l'autonomie d'action qu'il sait lui appartenir.
Loin de l'image du soldat de plomb à la parade, loin de celle du "bon à rien, prêt àtout" désoeuvré, ou de l'homme prisonnier d'une discipline de fer, le légionnaire est résolument un soldat libre de choisir son destin.
Bonne lecture à tous.